Rencontre avec Maker Faire France

Le 9 février dernier se déroulait Maker Faire France à Lille. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Coralie Guénon, responsable du projet. Elle nous présente l’évènement et l’engouement autour du mouvement Maker sur le blog des organisateurs Yurplan.


Maker Faire France en quelques chiffres :

Les événements Maker Faire sont répartis sur l’ensemble du territoire français. De Paris à Perpignan, en passant par Lille, Metz, Strasbourg, Grenoble ou Nantes.

En 2017, Maker Faire c’est 12 événements produits en France avec près de 50.000 visiteurs.

Pouvez-vous nous présenter Maker Faire ?

La communauté des makers est apparue sur des forums Internet puis fédérée autour du magazine MAKE. Elle ressent rapidement le besoin de se réunir autour d’un événement. C’est ainsi que Maker Faire devient en 2006 le premier événement maker au monde.

C’est à la fois une fête de la science, une foire populaire et un évènement de référence pour l’innovation. Ce concept regroupe stands de démonstration, ateliers de découverte, performances et conférences autour de la créativité, de la fabrication, des cultures Do It Yourself et maker.

Aujourd’hui, c’est plus de 400 éditions se déroulant dans 40 pays. Ils regroupent des communautés de passionnés, experts ou débutants, partageant l’envie de créer, fabriquer et apprendre des autres.

Expliquez-nous cette tendance le “ Maker Movement” ?

Le mouvement des makers est apparu à la fin des année 90 au coeur de la Silicon Valley en Californie. C’est une contre-culture constructive, qui cherche à proposer des solutions pour bâtir un avenir durable au sein d’une société numérique moderne.

Le mouvement des makers nous invite à prendre le contrôle sur la technologie, sur ces objets que nous utilisons au quotidien. Il a pour but d’essayer de comprendre comment ils fonctionnent, comment ils sont produits, comment ils pourraient évoluer et changer pour une posture de consommateurs actifs. Les champs d’intervention sont infinis et concernent tous les aspects de notre quotidien.

Il n’est donc pas étonnant de retrouver parmi les makers, des profils d’horizon très divers : ingénieurs, designers, électroniciens, informaticiens, artistes, jardiniers, cuisiniers, bricoleurs amateurs ou professionnels. C’est cette variété de talents réunis autour d’une ambition commune, qui crée un véritable mouvement à l’échelle planétaire. Ces talents sont capables d’impacter durablement notre société.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les évènements Maker Faire ?

Figure de proue du mouvement maker à l’international, Maker Faire est une formidable occasion pour sensibiliser les plus jeunes. Il nous paraît essentiel de les aider très tôt, à mieux comprendre le monde dans lequel ils grandissent. Cela afin de leur donner les clés pour que demain, ils deviennent eux-mêmes acteurs/makers.

Chez les makers, convaincus que n’importe qui peut innover et changer le monde, l’égalité des chances prédomine. L’idée est simple : oser ouvrir les objets qui nous entourent, essayer de comprendre comment ils fonctionnent, s’approprier les technologies, s’en emparer, les détourner…

Faire et Partager son savoir-faire sont donc les maîtres-mots du mouvement maker. Il tend à réinventer les modalités de transmission des connaissances en réconciliant l’esprit (le savoir) et la main (le faire).

Faire avec les autres aussi car s’il y a toujours plus d’idées dans deux têtes, il y a également plus de mains pour les réaliser ensemble. Le mouvement maker encourage les élèves en décrochage à réintégrer une logique d’apprentissage en développant leurs facultés de collaboration. Il les aide à reprendre confiance en eux à travers la concrétisation de projets tangibles.

Qui sont les Makers ?

Pour commencer, les makers (du verbe Make = Faire en anglais) sont littéralement des « faiseurs ». Ils inventent, fabriquent, ou réparent toutes sortes d’objets.

Être un maker est avant tout un état d’esprit. Les makers partent de l’idée que n’importe qui peut innover et changer le monde. La culture maker met l’accent sur l’apprentissage par la pratique dans un cadre social et dans un esprit Open Source (Accès gratuit à l’information pour tous).

Qui sont les participants aux évènements Maker Faire ?

Maker, c’est avant tout un état d’esprit, à mi-chemin entre la tradition du faire soi-même, héritée du passé, et les nouvelles technologies. Ces dernières offrent une multitude de possibilités pour créer et inventer. Trois motivations poussent les individus à s’inscrire dans ce mouvement. D’abord, une envie personnelle, celle de se faire plaisir, de faire quelque chose de fun et de créatif. Ensuite, l’envie de partager, de participer à un projet social. Et enfin, pour certains, un enjeu commercial.

Plus globalement, les participants sont toutes les personnes curieuses, familles, amateurs, professionnels, qui partagent l’envie de créer, fabriquer et d’apprendre les uns des autres.

Quels sont les nouveaux outils et tendances technologiques mises à disposition des makers ?

L’arrivée sur le marché de nouvelles machines plus ouvertes et plus accessibles (imprimantes 3D, machines de découpe laser), mais aussi forums en ligne pour échanger des idées, ou encore accéder aux modes d’emploi et partager des expériences, sont désormais à la portée de tous. Ceci accroît l’ampleur du phénomène maker. Depuis une dizaine d’années, s’implantent un peu partout dans le monde des espaces de type FabLabs (Laboratoires de fabrication numérique). Ces derniers offrent aux usagers la possibilité d’accéder à des outils de prototypage rapide.

Les Projets présentés par les Makers sont-ils fait seulement par passion ou peuvent-ils devenir rentable par la suite ?

Le mouvement des makers nous invite tout d’abord à reprendre le contrôle sur la technologie, ces objets que nous utilisons au quotidien sans jamais essayer de comprendre comment ils fonctionnent, sans jamais se poser la question de savoir comment ils sont produits, comment ils pourraient évoluer, restant cantonnés dans une posture de consommateurs passifs.

Les champs d’interventions sont désormais infinis et concernent tous les aspects de notre quotidien. Il n’est donc pas étonnant de retrouver parmi les makers, des profils d’horizons aussi divers : ingénieurs, designers, électroniciens, informaticiens, artistes, jardinier, cuisiniers, bricoleurs amateurs ou professionnels. C’est précisément cette variété de talents, réunis autour d’une ambition commune, qui créée un véritable mouvement de fond à l’échelle planétaire, capable donc d’impacter durablement notre société.

On retrouve généralement les makers gravitants autours des FabLabs, Hackers space, Maker space, ou encore dans des espaces de coworking, où l’accès à ces technologies est largement facilité.

Quelle est la clé de succès de l’évènement Maker Faire ?

Le but est d’inciter les gens à se lancer, à être curieux et à s’inspirer des projets des autres.

Comment voyez vous le futur du mouvement Maker Faire ?

Pour conclure, en pleine troisième révolution industrielle : « Les makers d’aujourd’hui sont les industries de demain ». B.Obama

Merci à vous Caroline, et à bientôt sur Yurplan.

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